L’objectif est de migrer d’une version majeur de Debian, à la suivante. Les versions majeures portent un nom de code (bookworm, trixie…)
Basculer vers une console texte avec CTRL+ALT+F3 (ou F1, ou F2, ou F4, ou F5, ou F6, ou F7… vous tomberez soit sur une interface texte, soit vous reviendrez sur l’interface graphique). Amusez-vous à basculer de l’une à l’autre, vous pouvez le faire à tout moment pour revenir à l’environnement graphique, ou vers la console, y compris en pleine action pendant la mise à jour.
Pour toute la suite des instructions, il faut les effectuer en dehors de l’environnement fenêtré (graphique). Si vous avez l’habitude d’ouvrir des terminaux depuis l’environnement graphique, c’est vivement déconseillé ici.
Après avoir basculé vers une console donc, en login, tapez ‘root’, puis le mot de passe qui correspond.
Vous devriez être connecté-e en tant que root. Si ce n’est pas le cas (vous êtes sous Ubuntu ou Mint et pas Debian ?) essayez à la place avec votre nom d’utilisateur, votre mot de passe, et une fois connecté en tant qu’utilisateur :
sudo su -
(Ne tapez pas cette commande si vous êtes déjà root)
Rechercher des mises à jour :
apt update
Effacer les paquets qui ne sont plus nécessaires au système :
apt autoremove
L’objectif est qu’il élimine les noyaux linux (linux-kernel) périmés qui risquent de saturer votre partition, et faire échouer les mises à jour.
Pour vous en assurer, copiez cette commande :
dpkg -l | grep -E 'linux-image-([0-9])' | grep '^ii'
Si vous obtenez plus de 4 résultats, il serait préférable de supprimer les vieilles version listées :
apt purge linux-image-<le numéro de version>
Effectuer les mises à jour trouvées :
apt upgrade
(valider avec ‘O’ pour ‘oui’ puis ‘Entrée’ s’il demande confirmation)
S’il a mis des paquets à jour, tant mieux, sinon, c’est bien aussi.
Ne poursuivez pas si certains paquets n’ont pas été mis à jour, et étudiez la situation si ça coince.
A partir de là, on s’est assurés que les mises à jour “mineures” ont été effectuées. On va pouvoir lui demander de transitionner vers la nouvelle version majeure.
Se rendre dans le répertoire où tout se joue :
cd /etc/apt
Lister les fichiers :
ls
Vous devriez voir une ou plusieurs choses :
a) un fichier qui s’appelle sources.list b) un répertoire qui s’appelle sources.list.d
Le plus important, c’est a). S’il est absent, c’est qu’un équivalant a été placé dans b).
éditer le fichier sources.list
nano sources.list
Vous devriez observer que le contenu du fichier est similaire à ce qui est sur cette page : https://wiki.debian.org/SourcesList#sources.list
Il faudra changer le nom de version de Debian sur chacune des lignes, c’est à dire remplacer bookworm par trixie.
Exemple, avec cette ligne :
deb https://deb.debian.org/debian bookworm main non-free-firmware
Elle deviendra :
deb https://deb.debian.org/debian trixie main non-free-firmware
Se déplacer avec les touches fléchées, et remplacer le texte.
Si vous avez terminé, faites CTRL+X, puis O (pour dire oui) Si vous vous êtes trompés et voulez n’effectuer aucune modification, faites CTRL+X, puis N (pour dire non).
Récupérez la liste des nouveaux paquets :
apt update
S’il vous lance des avertissements particuliers, ça peut être dû à 2 choses : absence de connexion internet (reconnectez vous depuis le mode graphique) ou erreurs dans le fichier sources.list. Il vaut mieux s’arrêter là et analyser la situation.
Effectuer une mise à jour simple :
apt upgrade
Normalement, celle-ci devrait se passer sans problème.
Effectuer une mise à jour complète :
apt full-upgrade
Là, vous aurez le bilan des paquets : a) mis à jour b) nouvellement installés c) retirés
Le plus critique est de vérifier quels sont les paquets qui seront retirés. Il peut y en en avoir très peu, une 20aine, ou plusieurs centaines (et là, la situation peut devenir risquée, si certains paquets essentiels sont effectivement retirés, votre système peut devenir inutilisable).
Dans le décompte, vous pouvez ignorer tous les paquets dont le nom commence par “lib”. Leur retrait ne devrait pas poser problème.
En revanche, veillez à ce qu’il ne retire pas des paquets comme gdm3, ou de trop nombreux paquets associés à gnome (si c’est l’environnement que vous utilisez)..
Sur un bout de papier, notez les noms (au moins les mots-clés qui reviennent le plus, pas obligé de TOUS les noter) des paquets candidats à la suppression. Cela vous sera utile pour vous souvenir des application que vous devrez éventuellement réinstaller.
Si vous êtes confiant-e, validez l’opération avec ‘O’.
Sinon, répondez ‘N’
La mise à jour complète devrait prendre un peu de temps.
La mise à jour a pu provoquer des erreurs, ou s’être bien passée.
Ça coûte rien de relancer la commande pour s’assurer que toutes les mises à jour ont bien été effectuées :
apt full-upgrade
Si rien de particulier ne s’affiche, c’est que tout est bon.
Si des erreurs persistent, c’est pas bon signe. Vous devrez sans doute vous séparer des programmes qui posent problème, et installer au moins temporairement des alternatives. Trop complexe à expliquer ici.
Voilà, votre système est rutilant ! Vous pouvez redémarrer le système.
reboot
Optionnel, à réaliser en étant root :
(optionnel) Un dernier nettoyage pour supprimer des paquets non nécessaires au système et gagner de l’espace disque :
apt autoremove
(optionnel) Il y a une nouveauté pour cette version de Debian qui concerne les fichiers sources.list, qui évoluent vers un autre format.
La conversion vers le nouveau format peut se faire à la main, ou avec un outil :
apt modernize-sources
Si vous les modernisez, vous devriez les trouver dans sources.list.d, sous le nom debian.sources. Le contenu peut être observé avec :
cat /etc/apt/sources.list.d/debian.sources
Tutoriaux : Guide de mise à jour d'un système Debian